Quelques arbres arrosés plus tard, nous remontons à bord. Un superbe voilier classique s'étant mis au mouillage près de nous, nous décidons, une fois n'est pas coutume, de procéder à la sortie du mouillage entièrement à la voile. Grand voile hissée, avec un petit peu de génois, nous louvoyons doucement pour nous placer à la verticale de l'ancre pour la remonter. Cela fait beaucoup de manoeuvres, et je suis obligé de donner un coup de main, comme je peux.

Direction toujours le sud. L'objectif est de passer les bouches de Bonifaccio d'est en ouest, et d'atteindre si possible le golfe de Figari.

Nous traversons sans problème le golfe de Sant'Amanza, et discutons à l'approche de la délicate passe de la Piantarella. Nous avançons à bonne allure, ce que nous rappelle le premier haut-fond qui ne passe qu'à une petite dizaine de mètres sur babord. La concentration est de rigueur, les yeux grands ouverts, et le dicton breton en tête : "Quand la mouette a pied, il est temps de virer".

bonif

Les quelques nautiques très délicats sont passés, et le stress redescend alors que nous approchons des falaises de Bonifaccio. Le vent tombe doucement, la mer est calme comme un lac, et nous prenons un peu de temps pour admirer la géologie si particulière de ce site, avec en point d'orgue la visite de la magique baie des Fazzio.

Cependant, le temps presse, et nous devons avancer. Un peu de moteur pour forcer l'allure, et nous nous engageons dans la baie de Figari alors que la nuit tombe rapidement.

La prise de mouillage dans cette profonde baie piégée de hauts-fonds est délicate, mais le capitaine connait un peu le coin, et nous jettons l'ancre dans une zone sablonneuse proche du fond de la baie.