Au menu de ce soir : pizza.
Le Capitaine désire nous faire découvrir l'étonnante paillote " Chez Mika " - ou plutôt devrai-je dire, la paillote de l'étonnant Mika.
Le temps de se préparer, la nuit est tombée. Le port est un peu trop loin pour y aller en annexe, surtout avec ce moteur capricieux, mais, le Capitaine nous l'assure, il existe un raccourci, en débarquant sur une plage qui devrait être toute proche de la paillote. Nous voici dans la nuit noire, à la lueur des frontales, en train de louvoyer entre les hauts fonds, monsieur P. à la proue nous indiquant "ça monte ! ça monte ", ou encore "fond ! fond !" quand ce n'est pas des "ça descend !" ou des "plus ! moins !", dont le sens aujourd'hui m'apparait encore flou ("ça monte", ça veut dire qu'il y a plus ou moins de fond ?).
Nous débarquons enfin à proximité d'un petit ponton, et suivons un chemin vers la terre. Manifestement, nous somme dans un camping. Nous demandons notre chemin à des résidents, manifestement italiens, qui nous expliquent :
- qu'il ne faut pas que le patron nous repère
- que chez Mika, c'est juste à gauche en sortant du camping
C'est donc en mode commando que nous traversons le camping, et nous retrouvons rapidement au portail, heureusement ouvert. Nous nous rendons alors compte d'un problème : l'italien a dit à gauche, mais a pointé la droite.... nous optons pour l'hypothèse du mouvement de bras involontaire, et partons vers la gauche....
Au bout d'un quart d'heure.. toujours rien sur la route. Le Capitaine trouve que ça fait trop loin : soit nous ne sommes pas sur la bonne route, soit c'était dans l'autre sens.... Une voiture nous rattrape, et nous l'arrêtons pour essayer de glaner des infos. Ce sont des italiens. 
" Mika ? c'est à 100 mètres derrière ! "
100 mètres ? Nous venons d'en parcourir quasiment 1000.... peu importe, demi tour, 15mn à pied, et nous voici enfin attablés. Vin et pizze sont rapidement commandées, et le chef Mika aux allures de Buddha guerrier nous les prépare avec célérité.
Le temps passe vite, et il est minuit quand le patron nous apporte une myrthe et vient s'attabler avec nous. Il me regarde, inspecte la corde, et réclame qu'on lui raconte l'histoire...
L'équipage lui raconte tout depuis mon embarquement : les photos à mon maitre, la corde qui fait les prévisions météo, la plongée... Mais alors que je tentais de profiter de la distraction de notre hôte pour essayer d'attraper le morceau de Coppa qui dépassait de sa poche, celui-ci m'attrape brusquement, hors de lui !
- " Pas de ça chez moi ! "
- Kaï Kaï Kaï
- Si tu avais faim, il fallait prendre une double Calzone ! En plus, c'est ma spécialité ! Mais si tu fais mes poches, c'est toi qui finira dans mes casseroles !
- Kaï Kaï Kaï

Chien et Mika 1
Panique ! Terreur !
Ce n'est qu'en entendant le rire des autres membres de l'équipage que je comprend que Mika se joue de moi ! Rapidement, il rie lui aussi, me gratouille l'oreille gauche, et me donne la coppa. Posant son énorme révolver, il entreprend alors de nous raconter comment il a accueilli cette année les nouveaux de la gendarmerie.... la soirée se prolonge dans la douceur de la nuit, avec mon nouveau copain.
Le retour, quelques verres de vins et autres spiritueux plus tard, fut épique : portail du camping fermé, mode commando bourré.... heureusement, nous regagnons notre frêle esquif sans encombres, et prenons beaucoup plus au large des hauts-fonds pour rentrer sur le voilier... Une fois à bord, Morphée nous attrape rapidement.